Paysages intérieurs

Des paysages qui font écho à ceux enfouis dans ma mémoire : en particulier ceux de mes lectures, plus ou moins lointains, plus ou moins précis…

Ces paysages sont empreints d’une certaine nostalgie, aussi me fallait-il trouver le moyen d’exprimer celle-ci dans mes photographies.

C’est là qu’intervient la forme : prises de vues travaillées de façon à ce que le réalisme du paysage s’estompe et laisse la place à une représentation le dématérialisant, le faisant passer du côté du souvenir, comme si la photo n’était pas vue par le spectateur mais formée directement dans son esprit, intériorisée comme ces paysages l’avaient été pour moi.

En même temps j’ai demandé à Guénane, poète et écrivaine, si elle était partante pour, en s’inspirant des photos, écrire autant de poèmes les accompagnant. Ainsi, dans l’exposition, la présence à côté de chaque photographie de l’un de ses poèmes, comme un écho linéaire, retisse, mais dans un mouvement inverse, le lien originel qui de la lecture avait généré l’image.